
La pulsion d’agressivité n’est pas fondamentalement mauvaise, elle est même saine et essentielle dans certaines circonstances. Une personne complètement dépourvue d’agressivité, complètement inhibée ou qui la refoule, n’aurait pas les ressources nécessaires pour faire face à l’adversité et ne réagira pas adéquatement aux agressions extérieures. Elle risque d’accepter l’inacceptable, de ne pas se protéger ou de ne pas protéger ceux dont elle a la responsabilité.
Bien gérée, l’agressivité se manifeste comme de la détermination, de l’audace, de la compétitivité, de la combativité et de l’endurance. Elle permet des performances physiques exceptionnelles, la protection de soi et des siens face aux abus, la conservation ou l’agrandissement de notre territoire personnel.
Cependant, si l’agressivité n’est pas conscientisée ni gérée, nous risquons d’en faire une mauvaise utilisation et de nous servir de l’énergie de l’agressivité et de l’adrénaline de façon inadéquate :
-
Réagir de façon disproportionnée;
-
Réagir de façon inappropriée dans le contexte (ex. contexte de travail, contexte familial, contexte de jeu, etc.);
-
Réagir de façon inappropriée en lien avec la personne qui reçoit (ex. enfant, femme, personne âgée, etc.);
-
Attaquer plutôt que d’assurer notre protection;
-
Blesser et détruire plutôt que de maîtriser;
-
Dominer plutôt que respecter et inspirer le respect.
Lorsque l’agressivité est déclenchée, le cerveau se met en mode survie et met en place des mécanismes de défense et d’offense. Un mécanisme de défense est un « mécanisme bouclier », qui sert à se protéger des attaques (réelles ou imaginaires) et de la douleur émotionnelle. Nous retrouverons dans cette catégorie des mécanismes comme la justification, la banalisation, le silence et le non-dit. Bien que le but premier de ces mécanismes soit de protéger, ils peuvent aussi, comme un bouclier, blesser et même servir d’arme. Ainsi la justification fait porter la culpabilité aux autres, la banalisation fait vivre de la non-importance, le silence punit en privant l’autre d’affection et les non-dits laissent l’autre dans le vide et l’insécurité.
Les mécanismes d’offense son un arsenal offensif, un ensemble de mécanismes qui vise à contrôler, atteindre, blessé, écraser ou dominer l’autre (ex. manipulation, culpabilisation, rejet, dénigrement, etc.). Ces mécanismes sont des manifestations de l’agressivité dans la relation, ils sont, la plupart du temps, un moyen inconscient par lequel une personne tente de contrôler son monde intérieur en contrôlant et dominant le monde extérieur.
Lorsque l’agressivité n’est pas conscientisée et bien gérée, elle peut prendre quatre directions :
1. L’agressivité refoulée (rancune, ressentiment, etc.)
2. L’agressivité défoulée en la retournant contre soi (autoculpabilisation, autopunition, etc.)
3. L’agressivité défoulée sur l’autre de façon passive (bouderie, non-respect des engagements, etc.)
4. L’agressivité défoulée sur l’autre de façon active (contrôle, manipulation, intimidation, etc.)
Toutes ces manifestations de l’agressivité peuvent faire violence selon l’ordre de la fréquence, de l’intensité, du rapport de force entre la personne qui utilise l’agressivité et celle qui la reçoit ainsi que de la vulnérabilité de la personne qui la reçoit. Toutes ces manifestations de l’agressivité sont de la violence si la personne agressive porte une intention de blesser, de détruire ou d’anéantir, même si elle ne parvient pas à ses fins.
Pour s’assurer de ne pas faire violence ou de ne pas devenir violent, il est donc impératif de gérer notre agressivité
-
Identification des signaux déclencheurs
-
Identification des signes que l’agressivité est présente dans le corps
-
Identification des manifestations de l’agressivité
-
Responsabilisation des choix de réactions
L’agressivité bien gérée
L’agressivité mal gérée
