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De la panique à la phobie

Il arrive parfois que la phobie soit le symptôme qui fait suite à la panique découlant d'une préoccupation importante trop longtemps négligée

Un exemple
J'ai la phobie des foules. Dès que je gagne ma place dans la salle de concert, j'ai peur d'étouffer et la panique m'assaille.

Comment la panique conduit à la phobie ?
Il arrive parfois que la phobie soit le symptôme qui fait suite à la panique découlant d'une préoccupation importante trop longtemps négligée. Voici comment ça se produit.

Des crises de panique se produisent (comme dans le cas précédent), mais je ne profite pas de l'occasion pour trouver ce qui ne va pas dans ma vie. Je commence alors à avoir peur de fréquenter certains endroits car c'est précisément là que surviennent mes crises de panique.

Par exemple, elles apparaissent lorsque je suis dans un lieu public ou clos comme l'ascenseur ou encore quand je me trouve dans un espace restreint, ou en avion, sur un pont... Rapidement, je développe une "phobie" envers ces endroits.

Pour d'autres, ce ne sont pas des lieux, mais des animaux qui déclenchent la panique. Il s'agit exactement du même phénomène: la vue de ces bêtes réveille l'angoisse qui, en réalité, est liée à la préoccupation occultée.

À quoi sert cette phobie issue de la panique ?
Si on ne connaît pas la fonction générale de l'angoisse, de la panique et de la phobie, on a le réflexe de se protéger en évitant les endroits ou les animaux qui les déclenchent. On croit sincèrement, même si ça semble absurde, que c'est la foule, l'ascenseur, les chiens, les araignées... qui sont la source de ces expériences désagréables.

En fait, le mécanisme d'évitement est si fort chez le phobique qu'il est comme un réflexe et qu'il réussit à transformer la situation. Le problème intérieur est déplacé à l'extérieur de lui. Ce n'est plus vers son conflit intérieur que la personne tourne son regard effrayé, mais vers un danger extérieur illusoire.

C'est évidemment le contraire que le phobique aurait intérêt à faire... Il devrait s'arrêter à ce qui se passe en lui, écouter son cri intérieur. En fait, s'il se rendait aux endroits où il a peur pour vérifier ce qui se passe en lui, il découvrirait ce qui ne va pas dans sa vie.

Dans l'exemple ci-haut, la panique me gagne dès que je suis installé parmi l'assistance. Ce qui se passe c'est que la situation éveille un sentiment ou ramène des images qui me rendent inconfortable. Au lieu de m'attarder à cet inconfort que la situation éveille en moi et au lieu de me demander ce que vient faire cette peur d'étouffer (peur que je sais "irrationnelle"), je m'occupe, en imagination, des événements catastrophiques possibles que je crée de toutes pièces. Je panique, le regard affolé tourné vers l'extérieur, au lieu de me demander à quoi correspond, dans ma vie, cette peur d'étouffer.

Le but d'évitement est ainsi atteint: la personne a complètement perdu contact avec la vraie source de son angoisse. Elle est tout à fait fascinée par une kyrielle de faux dangers qu'elle s'est inventés pour éviter de regarder les vrais problèmes.

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