top of page

La mauvaise gestion de l'agressivité

Lorsque le cerveau se met en mode survie et envoie un signal au cerveau reptilien.

Un processus automatique s’enclenche, l’adrénaline est envoyée dans le corps et le cerveau met en place des mécanismes de défense et d’offense.

Au SAPPACA, nous les appelons aussi parfois les « mécanismes bouclier », car ces mécanismes servent à se protéger des attaques (réel ou imaginaire), mais comme un bouclier, ils peuvent aussi servir d’arme ou blesser.

Un mécanisme d’offense est une manifestation de l’agressivité dans la relation, il est, la plupart du temps, un moyen inconscient par lequel une personne tente de contrôler son monde intérieur en contrôlant et dominant le monde extérieur. Les mécanismes d’offenses sont un arsenal servant à menacer et à attaquer.

Lorsque l’agressivité n’est pas conscientisée et bien gérée, elle peut prendre quatre directions qui peuvent toutes faire violence dépendamment de certains facteurs tels que : l’intensité, la fréquence, la différence de force, la vulnérabilité de la personne à qui cela est adressé, etc.


1. L’agressivité refoulée

Refouler l’agressivité et les émotions veut dire la garder à l’intérieur, garder rancune, faire du ressentiment. Refouler l’agressivité et les émotions mène tôt ou tard à une explosion (Ex. se défouler sur quelqu’un ou quelque chose ou des réactions mal adaptées aux situations présentes ou en laissant s’échapper une accumulation d’agressivité en lien avec des événements passés parfois sur une personne étrangère à la situation d’où proviennent les émotions et réactions) ou une implosion (Ex. s’en prendre à soi-même, dépression, pulsion de mort, etc.).

L’agressivité refoulée mène à la violence lors de son défoulement, bien sûr, mais elle fait violence également, car elle inspire la crainte du moment de l’explosion. Lorsque les proches ont fait quelques fois le cycle de la violence, ils comprennent que la personne refoule, ils observent le moindre signe que cela a déplu, ils anticipent le défoulement, ils marchent sur des œufs. L’agressivité refoulée est intimidante.


a. Si vous avez tendance à refouler, mais que vous avez éclaté une seule fois, cela peut vouloir dire que vous avez une bonne capacité à retenir votre agressivité et que cette situation a fait déborder le vase comme le dit l’expression. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de risque d’une nouvelle explosion à court terme.

Bien qu’il soit bon d’être capable de retenir l’agressivité lorsqu’elle se présente, il est important de ne pas la refouler et d’apprendre à la gérer.

b. Si vous avez tendance à refouler l’agressivité et que vous exposer régulièrement, cela peut signifier que votre capacité à retenir l’agressivité est basée et que le risque que vous fassiez violence à vos proches est élevé.

À ce moment, il sera sage d’apprendre à gérer l’impulsivité pour augmenter votre capacité à retenir votre agressivité lorsqu’elle se présente et apprendre à gérer l’agressivité de sorte à sortir du cercle vicieux du refoulement et du défoulement.

c. Si vous refoulez l’agressivité et que vous explosez régulièrement ou que, lorsque vous explosez, l’explosion est intense ou violente, il est presque certain que vous faites violence à vos proches et il est impératif que vous appreniez à gérer votre agressivité ainsi que votre impulsivité.


2. L’agressivité défoulée en la retournant contre soi

L’agressivité retournée contre soi (Ex. autosabotage, négligence de soi, autoculpabilisation, autodévalorisation, automutilation, suicide) si elle n’est pas gérée, peut mener à des comportements autodestructeurs comme la consommation abusive de substance toxique, l’automutilation, et dans les cas extrêmes : le suicide.

Bien que nous soyons la personne ciblée par notre agressivité, les manifestations de l’agressivité retournée contre soi peuvent faire violence à nos proches sur le plan psychologique et physiologique. Par exemple, voire une personne qu’on aime se faire du mal est très perturbant. Le suicide d’un proche fait violence à son entourage.

a. Si vous retournez l’agressivité contre vous, mais que cela n’a pas atteint l’intensité de l’automutilation, les idées noires, la dépression, etc., sachez qu’il est important de s’occuper de ce type d’agressivité avant que cela augmente en intensité ou migre vers de l’agressivité envers les autres.

b. Si vous retournez l’agressivité contre vous et que cela a atteint une intensité où vous vous êtes blessé (Ex. en frappant sur des objets), où vous avez brisé des choses qui vous appartiennent et où vous mettez votre santé ou votre sécurité en danger, il est fort probable que vous fassiez violence aux gens de votre entourage et il est important que vous appreniez à gérer votre agressivité et vos émotions.

c. Si vous retournez l’agressivité contre vous et que cela a atteint l’intensité de l’automutilation, les idées noires, les idées suicidaires, la dépression, il est impératif que vous mettiez tout en place pour vous protéger vous-même ainsi que vos proches.


3. L’agressivité défoulée sur l’autre de façon passive

L’agressivité passive (ex. résistance, non-respect des engagements, non-réponse aux besoins, négligence de l’autre, indifférence, etc.) peut faire violence sur le plan psychologique et physiologique à nos proches. Bien que l’agressivité soit manifestée de façon passive, la personne ciblée en ressent les impacts. L’absence de mot peut être aussi blessante qu’un mot offensant, l’absence de geste et d’affection risque d’atteindre les personnes qui ont une relation affective avec nous.

Défouler l’agressivité de façon passive peut faire violence, par exemple la négligence envers les enfants, les personnes âgées ou vulnérables et à l’extrême ; à la négligence criminelle.

a. Si vous défoulez votre agressivité de façon passive occasionnellement et que cela a des impacts sur vos relations, il serait sage de faire un travail de sorte à identifier ce qui la déclenche et ce qui s’exprime à travers cette agressivité.

b. Si vous défoulez votre agressivité de façon passive fréquemment et que vous parvenez à éveiller des souffrances et à blesser des gens proches de vous, il est fort probable que vous fassiez violence à votre entourage et il est impératif que vous appreniez à gérer votre agressivité et les émotions qui la déclenchent.

c. Si vous défoulez votre agressivité de façon passive de sorte à blesser profondément. Il y a de forte chance que vous fassiez de la violence psychologique, même si cela n’est pas votre intention.

Il est impératif que vous appreniez à gérer votre agressivité


4. L’agressivité défoulée sur l’autre de façon active

L’agressivité défoulée sur les autres se manifeste dans le ton de la voix, les cris, les mots, les gestes (ex. attitude méprisante, rejet, sarcasme, contrôle, manipulation, blâme, etc.). Elle est la manifestation offensive la plus directe de l’agressivité. Elle peut prendre la forme de l’impatience, de l’intolérance, de la jalousie, du blâme, du contrôle, du mépris, du jugement, du rejet, etc.

a. Si vous êtes capable de renoncer au défoulement de l’agressivité et de l’adrénaline. Cela est une ressource pour aller vers une meilleure gestion, mais ne signifie pas qu’il n’y a pas de risque que vous fassiez violence.

Puisque l’agressivité est présente, il serait important que vous appreniez à la gérer de sorte à vous assurer de ne pas faire d’accumulation

b. Si vous comprenez que vous devez renoncer au défoulement de l’agressivité, mais que vous trouvez cela difficile ou avez l’impression que cela est plus fort que vous. Vous allez devoir mettre en place des mécanismes de prévention et de protection, travailler à augmenter votre motivation à renoncer au défoulement (ex. penser aux conséquences, différencier le soulagement qui est éphémère de la satisfaction qui est durable, etc.). Vous devez apprendre à gérer cette crise et mettre en place des moyens de protection et de prévention de sorte que la violence cesse.

c. Si vous ne vous sentez pas capable de renoncer au soulagement ou que vous ne voulez pas renoncer au soulagement, que vous pensez que vous n’avez pas d’autres choix ou que cela vous fait trop de bien. Il est presque certain que vous faites violence aux gens de votre entourage.

Vous devez penser aux conséquences passées et futures probables. Une meilleure capacité à anticiper les conséquences peut réduire l’impulsivité et augmenter la motivation à retenir la pulsion ou à renoncer au défoulement.

© TOUS DROITS RÉSERVÉS, Éditions Usmose utilisé sous licence par SAPPACA
bottom of page